Trois ans après la création de Stellantis par Fiat Chrysler et Peugeot SA, un autre grand acteur automobile pourrait émerger d’une fusion. Nissan et Honda, selon le journal japonais Nikkei, envisagent des discussions pour un possible rapprochement. Un mémorandum d’accord pourrait être signé sous peu, d’après des sources proches du dossier.
Les deux entreprises pourraient se regrouper sous une société holding, envisageant l’inclusion de Mitsubishi. Actuellement, Mitsubishi fait partie de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, où Nissan détient une part significative. Cette éventuelle fusion viserait à mutualiser les ressources et à renforcer leur position face à Tesla et aux constructeurs chinois.
Le quotidien Nikkei précise aussi que cette opération pourrait éloigner le risque d’une prise de contrôle de Nissan par Foxconn. Les détails de l’actionnariat et les termes de la fusion seraient décidés ultérieurement. Les groupes n’ont pas démenti ces informations, déclarant qu’aucune décision n’avait encore été prise.
Malgré ces informations, à la Bourse de Tokyo, l’action de Nissan a bondi de 23,7% mercredi, tandis que celle de Honda a baissé de 3%. Selon Oddo BHF, les actionnaires de Honda détiendraient 84% du capital du nouvel ensemble, contre 15% pour ceux de Nissan.
Cette fusion pourrait aussi avoir des implications pour Renault, qui a récemment réajusté ses liens avec Nissan. Renault a réduit sa participation dans Nissan à 15%, plaçant le reste dans une fiducie. La fusion faciliterait la vente de ces actions, offrant potentiellement de nouvelles opportunités pour Renault.
Jefferies considère que cette fusion pourrait être bénéfique pour Renault. “Renault pourrait éventuellement trouver dans ces projets de fusion un acheteur potentiel pour une part importante de sa participation restante dans Nissan”, explique Oddo BHF. Les synergies possibles avec Honda pourraient améliorer les perspectives de rendement.
En outre, cette opération pourrait amener Honda à devenir un client d’Ampere, la division de Renault spécialisée dans les logiciels et technologies électriques. Les plateformes partagées et projets de collaboration pourraient être réévalués à long terme, selon Oddo BHF.
