Billet d'avion : Une nouvelle taxe plane au-dessus des compagnies aériennes

Billet d’avion : Une nouvelle taxe plane au-dessus des compagnies aériennes

À l’approche de la présentation du budget, Bercy cherche désespérément des ressources financières supplémentaires. Le secteur aérien redoute une augmentation sans précédent des taxes en 2025 : une addition d’un milliard d’euros.

Mardi, alors que le Premier ministre Michel Barnier exposait son discours de politique générale, une rumeur alarmante d’une nouvelle taxe aérienne s’est rapidement propagée parmi les compagnies. Bercy envisagerait une hausse d’un milliard d’euros pour le budget à venir, incluant un possible doublement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TBSA).

Pascal de Izaguirre, directeur général de Corsair, a confirmé à Capital : “Cela fait quelques jours que nous avons été mis au courant. Le milliard d’euros de taxes supplémentaire, c’est du concret.” Les détails restent flous puisque Bercy attend la déclaration officielle du Premier ministre prévue ce mardi à l’Assemblée.

La TBSA, créée en 2006 sous Jacques Chirac pour lutter contre le Sida, est devenue un outil fiscal pour divers financements publics. En 2019, une écocontribution de 180 millions d’euros a été ajoutée pour financer les travaux ferroviaires et soutenir la suppression des vols internes lorsque des alternatives ferroviaires existent.

Les compagnies aériennes en France sont en émoi depuis le printemps dernier, lorsque Bruno Le Maire, alors ministre de l’Économie, avait déjà évoqué cette possibilité. Air France-KLM, en particulier, pourrait être lourdement impacté par cette mesure si elle est incluse dans le budget 2025.

Actuellement, Air France et Transavia paient déjà 140 millions d’euros par an pour cette taxe, soit environ 30 % du total payé par les compagnies en France. Si la nouvelle taxe est adoptée, Air France-KLM pourrait voir cette somme doubler pour atteindre 280 millions d’euros en 2025.

Cette somme viendrait s’ajouter aux autres taxes déjà acquittées par le groupe, comme l’impôt sur les sociétés et les taxes aéroportuaires en hausse, car les gestionnaires comme ADP devront également payer de nouvelles contributions pour l’utilisation de leurs infrastructures.

Un représentant du secteur a averti : “L’impact serait forcément répercuté sur les prix des billets.” La philosophie de la taxe pénalise particulièrement les vols longs où la contribution est plus élevée. Les documents préparatoires mentionnent une augmentation significative de la TBSA.

Selon ces documents, la taxe pourrait passer de 63 euros à 200 euros pour un vol long-courrier en classe affaire. En classe économie, elle passerait de 7,51 euros à 60 euros pour un trajet de plus de 5000 km, ce qui pourrait dissuader certains voyageurs.

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