Les marchés financiers sont en émoi suite à l’annonce du Rassemblement national qui envisage de privatiser l’audiovisuel public si le parti accède au pouvoir. Cette nouvelle a provoqué une chute notable des actions de TF1 et M6 en Bourse, avec respectivement une baisse de 6,3% et 2,8% hier. Les investisseurs s’inquiètent des conséquences d’une telle mesure sur le marché publicitaire déjà saturé.
La dissolution récente de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron n’a fait qu’exacerber les craintes du secteur financier. Plusieurs analystes soulignent que la privatisation potentielle pourrait forcer les médias publics à se financer via la publicité, ce qui mettrait sous pression un marché estimé à seulement 3 milliards d’euros alors que France Télévisions nécessite environ 2,6 milliards d’euros pour fonctionner.
Selon Oddo BHF, cette situation fragiliserait grandement le paysage audiovisuel français où TF1 et M6 réalisent presque tous leurs revenus. De plus, le contexte politique actuel ajoute une couche supplémentaire d’incertitude. Un cadre du Rassemblement national a confirmé ces intentions de privatisation comme moyen de désendettement pour la France.
Cependant, plusieurs obstacles rendraient difficile une telle entreprise. Le courtier Oddo BHF estime que la demande pour acquérir les chaînes publiques serait probablement faible et que leur valorisation serait très basse. La restructuration nécessaire pour l’acheteur serait massive et certains canaux comme France 3 semblent invendables.
En outre, la structure concurrentielle du marché français ne jouerait pas en faveur d’un prix attractif lors d’une vente potentielle. L’environnement stable avait favorisé la forte demande pour M6 mais dans ce cas-ci, elle augmenterait significativement.
Face à ces défis, il est possible que les offres soient bien inférieures aux attentes voire inexistantes pour certaines entités difficiles à restructurer. Ainsi, plutôt qu’une privatisation totale peu plausible selon Oddo BHF, on pourrait assister à une cession limitée ou même maintenir le statu quo tout en procédant à une importante restructuration interne chez France Télévisions et Radio France.