La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a fait savoir que l’institution peut prendre le temps nécessaire pour évaluer l’efficacité de ses mesures contre l’inflation, soulignant que la lutte contre l’inflation n’est pas encore achevée. Elle a mis en garde contre des conclusions hâtives basées sur des données à court terme, lors d’un discours tenu à Berlin.
Bien que l’inflation ait connu une baisse plus importante que prévu ces derniers mois, Lagarde a indiqué qu’il est prématuré de considérer cela comme une victoire contre l’inflation. Les marchés financiers anticipent une possible diminution des taux d’intérêt par la BCE dès avril ou juin, mais des responsables de la politique monétaire ont prévenu que le processus pourrait nécessiter plus de temps.
Lagarde a précédemment annoncé que les taux d’intérêt pourraient rester stables durant les deux prochains trimestres, tandis que le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a évoqué la nécessité d’attendre quelques trimestres supplémentaires. Cette patience est justifiée par la nécessité de surveiller les risques d’une inflation persistante.
Au cours d’un événement avec le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, Christine Lagarde a souligné l’importance de rester attentifs à l’évolution de l’inflation. Une accélération de la croissance des prix dans les mois à venir est toujours possible, rendant crucial le suivi de la situation.
La BCE se penche particulièrement sur la croissance rapide des salaires nominaux, qui représente un risque majeur pour l’inflation. Cependant, actuellement, la BCE considère cette croissance comme un ajustement nécessaire après l’érosion des revenus réels due à l’inflation. L’institution surveille attentivement la répercussion des hausses de salaires sur les marges des entreprises, les tensions sur les marchés du travail et les anticipations d’inflation à long terme.
Pour conclure, Christine Lagarde a insisté sur la nécessité d’une vigilance constante jusqu’à ce que des preuves solides confirment que l’inflation peut revenir de manière durable à l’objectif visé par la BCE. Cela implique une analyse continue du contexte économique et une adaptation potentielle de la politique monétaire en conséquence.